Chère madame,
Citation :
Le concessionnaire ne veut pas demander l'immatriculation du véhicule avant que j'aie payé le solde car avec la nouvelle loi l'immatriculation est définitive (= tranfert de propriété à mon nom) et il prend le risque d'avoir le véhicule sur les bras si je ne suis pas en mesure de le lui régler (je change d'avis, je meure, ...). Selon lui l'acompte versé ne couvrirait pas la décote ipso facto du véhicule, du simple faite qu'il ne s'agirait plus d'une première immatriculation (au sens de premier propriétaire), qu'il serait obligé d'appliquer pour sa revente.
Techniquement, ce n'est pas votre problème. Juridiquement, vous êtes le propriétaire de la voiture dès lors que vous avez payé l'acompte. Et en cas de décès de votre part par exemple, vos héritiers auront juridiquement l'obligation de payer le solde. Je sais bien qu'une action en justice n'est pas marrante, mais le vendeur ne risque rien.
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Une question à votre réponse concernant la livraison effective d'une automobile est : en plus des clés la loi l'oblige-t-elle à immatriculer le véhicule ou si vous préférez la livraison effective est-ce le véhicule + les clés + la carte grise (ou l'équivalent qui est maintenant le certificat provisoire) ? Je pose la question car je soupçonne le concessionnaire de me dire au moment de la livraison : "Voici le véhicule et les clés, vous pouvez partir !", ce que je ne pourrais faire sans l'immatriculation (hors-la-loi) sinon à louer un camion pour le transporter à mon domicile !
La livraison suppose en plus des clés, la remise de la carte grise conformément à l'article 1615 du Code civil et de sa jurisprudence: "La carte grise d'un véhicule constitue l'accessoire indispensable de la chose vendue" Civ. 1ère, 26 mars 1963).
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Voyez-vous mieux le problème ? Je ne suis sans doute pas le seul dans ce cas depuis le 15 avril ? Que font les acheteurs ? Dois-je comprendre qu'ils envoient leur chèque avant et endossent tous les risques (le véhicule n'est pas prêt, il n'a pas les bonnes options (blanc ou lieu de noir !!!), une bosse ou quelques éraflures, ...
Personnellement, vous êtes le premier client à me faire part de ce problème. Mais vous n'êtes sans doute pas le seul, c'est sûr.
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Le concessionnaire m'a expliqué qu'il s'agit simplement d'une gestion des risques que les concessionnaires ne veulent pas prendre. Il reste néanmoins le contrat de vente qui n'est plus en phase avec la procédure : il devrait préciser que le paiement est anticipé et non à la livraison effective ? Pouvez-vous vous renseigner ?
Techniquement, vous avez raison et êtes dans votre droit. Maintenant, le problème réside dans l'effectivité de vos droits. Saisir la justice prend du temps. Il est beaucoup plus long et compliqué de le faire pour obliger le vendeur à immatriculer que pour obtenir réparation de votre préjudice en cas d'éraflures sur la voiture.
En effet, pour forcer le vendeur à immatriculer, on prend en compte la valeur du contrat, soit plus de 10 000 euros. Il faut donc saisir le TGI avec un avocat. Le TGI compétent est celui où le concessionnaire est établit mais également celui du lieu de vente ou le lieu de la livraison effective de la voiture.
En revanche, si votre voiture présente un dommage, on prendra en compte la valeur du dommage, soit le prix de réparation de l'éraflure. le juge compétent sera alors probablement le juge de proximité. La procédure est beaucoup plus rapide, gratuite et ne nécessite pas d'avocat.
A votre place, il n'y a pas lieu à réfléchir. Payez maintenant, et saisissez le juge de proximité compétent. Une action devant le TGI pour le problème lié à la carte grise me semble déraisonnable.
Très cordialement.