Chère madame,
Citation :
A cette époque, la Macif ne m'a envoyé que les conditions générales, dans lesquelles est écrit,au chapitre vol:" la disparition ou destruction des bijoux est garantie à concurrence du montant indiqué dans les conditions particulières"
Conditions particulières que je n'ai jamais reçues ni à fortiori signées.
Or en 2011 : vol de bijoux (estimation écrite par joaillier 6 500€). La Macif rembourse 3049 €, plafond figurant dans les conditions particulières que cette fois, elle m'envoie en osant écrire qu'elle me fait parvenir "un nouvel exemplaire" de ces conditions.
Mes questions :
Est-ce ce qu'on appelle un défaut de conseil ? (pour ma part, j'appellerai plutôt cela une malhonnêteté).
Est-ce que je peux tenter de négocier avec un responsable ?
On est ici confronté à un problème matériel lié à la preuve. En effet, il vous sera très difficile à démontrer que vous n'avez jamais reçu ce document, et il n'est visiblement pas possible de démontrer non plus, que vous avez demandé un exemplaire de ces conditions particulières entre 1996 et aujourd'hui.
En effet, l'existence d'une clause de renvoi d'un document signé à un autre document non signé ne suffit pas à prouver la connaissance par le souscripteur du document auquel il est renvoyé (V., pour une attestation d'assurance renvoyant à un contrat non signé par le souscripteur, Cass. 1re civ. 25 nov. 1992, no 90-16.919 , RGAT 1993. 392, note D. Langé).
Il incombera à l'assureur de rapporter cette preuve par un autre moyen, et notamment par indice ou présomption.
Ainsi, il a été jugé, non sans une certaine bienveillance, que la non-réclamation d'un intercalaire par le souscripteur, invité par l'assureur à en prendre connaissance, laissait supposer qu'il l'avait déjà reçu (Cass. 1re civ. 2 mai 1989, RGAT 1989. 540, note H. Margeat et J. Landel).
En revanche, en l'absence de tout élément de preuve (laissé à l'appréciation souveraine des juges du fond : Cass. 1re civ. 26 févr. 1980, RGAT 1980. 502, D. 1981, IR 175, obs. C. J. Berr et H. Groutel),
l'assureur ne pourra opposer au souscripteur le document.
En conséquence: Il appartient à l'assureur de démontrer que vous avez bien reçu les conditions particulières. Mais en votre défaveur, les conditions générales faisaient explicitement référence à ces conditions particulières, que vous n'avez jamais réclamé.
Vous avez donc toute vos chances pour une éventuelle procédure mais ce n'est pas forcément gagné d'avance.
Dans le soucis d'éviter une procédure, vous pouvez bien évidemment chercher à négocier avec un responsable, en reprenant notamment les jurisprudences rapportées plus haut.
Très cordialement.