Nous sommes dans l’hypothèse, bizarre et rarissime en pratique, où la mère ne veut pas reconnaître son enfant mais où le père, lui, le reconnaît.
Légalement, c’est parfaitement possible et, si le père, qui est identifié sur l’acte de naissance, a pris toutes les dispositions pour apporter tous les soins nécessaires à son enfant, il en aura l’entière responsabilité et l’enfant ne sera pas confié aux services sociaux.
Il est probable que ceux-ci auront été alertés par le personnel de la maternité et vérifieront que le père est prêt à assumer réellement ses responsabilités. Mais s’il se confirme que le père assume, c’est lui seul qui prendra en charge son enfant. Il doit s’attendre à des contrôles mais si les contrôles ne révèlent rien d’inquiétant, l’enfant ne lui sera pas retiré.
Il est possible aussi qu’on s'interroge. On peut soupçonner une sorte de gestation pour autrui. Mais, si le père est réellement le géniteur et que la mère n’a pas conservé l’anonymat en exécution d’un contrat à but lucratif, il n’y a rien d’illégal.
Citation :
Il y a tellement peu de cas d'accouchement sous X avec une filiation paternelle établie que je ne sais pas quelle serait au juste la procédure si le père est présent lors de la naissance.
Cas d’école certes, mais il n'y a lieu à aucune procédure ni judiciaire ni administrative. Ce qui arrive parfois est le décès de la mère. Dans ce cas le père assume, avec éventuellement un soutien social s’il le demande qui n’est en rien obligatoire. Si le père se débrouille, on le laissera tranquille. Si le procureur est alerté et qu’il a des doutes, il agira peut-être en contestation de paternité. Une expertise sera peut-être ordonnée et si le père est vraiment le père rien ne se passera. Quoiqu'il en soit, le père n'aura rien à faire. Il est le père et quittera la maternité avec son enfant dans un couffin. Il aura juste à signer le document de sortie de l'établissement.
Citation :
En revanche, il y a une procédure qui permet à la mère de récupérer facilement son enfant si elle change d'avis dans les deux mois.
Elle est indiqué à l’article 316 du code civil : la reconnaissance se fait par déclaration à l’officier de l’état civil. C’est tout simple.
Si la mère veut être investie de l’autorité parentale, elle doit reconnaître son enfant dans l’année qui suit la naissance comme en dispose l’article 372 du code civil. Ces dispositions concernent indifféremment le père ou la mère même si, évidemment, c’est à l’égard du père qu’elles s’appliquent généralement.
Le délai de deux mois s'applique au cas où la filiation n'est pas établie à la naissance et où l'enfant devient de ce fait pupille de la Nation. Nous ne sommes pas dans cette hypothèse. La filiation paternelle est établie et l'enfant ne devient pas pupille de la Nation.
Citation :
Le père, une fois identifié comme tel sur l'acte de naissance, pourra suivre la même (réclamer son enfant à l'ASE).
Le père n’a à suivre aucune procédure puisque par hypothèse, la filiation à son égard est établie dès la naissance et que, par hypothèse également, l’ASE n’a pas pris l’enfant en charge.
Je rappelle les données du problème :
- la mère a demandé à garder le secret sur son identité ;
- le père a reconnu l’enfant ;
- la mère ne veut pas confier l’enfant aux services sociaux.
C’est parfaitement possible. La condition est que le père assume ses responsabilités de père. Il n'aura pas à réclamer son enfant à l'ASE puisque l'ASE ne sera pas intervenue.