Cher monsieur,
Citation :
A ce titre, votre frère a t-il signé lui aussi la donation dont vous avez bénéficié?
Pas du tout, cette donation a été faite à mon bénéfice, et volontairement à moi-seule, de la part de mes parents.
Oui, j'avais bien compris que vous étiez le seul à avoir bénéficié de cette donation; c'est juste que c'est fréquent de faire signer tous les héritiers.
Citation :
La valeur actuelle de la maison sur le marché immobilier local pourrait être estimée à 200 000 €.
Considérons une situation n° 1 où il n'y a pas d'autre patrimoine, ce qui n'est pas la réalité, mais ce qui m'aiderait à comprendre déjà la transmission de la maison.
C'est en fait assez simple. Au premier décès, on va liquider le régime matrimonial. Dans la mesure où la maison était un bien commun, alors on va diviser sa valeur en deux (compte tenu du fait que l'on va considérer que cette donation a été faite à 50% par votre père et à 50% pour votre mère).
Au premier mourant, on va donc calculer la quotité disponible et la réserve par application de l'article 922 du Code civil:
Citation :
Article 922
La réduction se détermine en formant une masse de tous les biens existant au décès du donateur ou testateur.
Les biens dont il a été disposé par donation entre vifs sont fictivement réunis à cette masse, d'après leur état à l'époque de la donation et leur valeur à l'ouverture de la succession, après qu'en ont été déduites les dettes ou les charges les grevant. Si les biens ont été aliénés, il est tenu compte de leur valeur à l'époque de l'aliénation. S'il y a eu subrogation, il est tenu compte de la valeur des nouveaux biens au jour de l'ouverture de la succession, d'après leur état à l'époque de l'acquisition. Toutefois, si la dépréciation des nouveaux biens était, en raison de leur nature, inéluctable au jour de leur acquisition, il n'est pas tenu compte de la subrogation.
On calcule sur tous ces biens, eu égard à la qualité des héritiers qu'il laisse, quelle est la quotité dont le défunt a pu disposer.
On réintègre donc la maison dans la succession du premier mourant, selon sa valeur actuelle divisée par deux: soit 100 000 euros.
Sur ces 100 000 euros, la réserve de votre frère est de 1/3 soit 33 000 euros.
Vous devrez donc verser une indemnité de 33 000 euros au décès du premier mourrant et de nouveau la même somme au décès du second soit un total de 66 000 euros.
Deuxième exemple: Le patrimoine des parents comporte 100 000 euros en plus. Dans ce cas, on refait la même opération et on divise aussi 100 000 en deux (puisque cela appartient à vos deux parents).
Patrimoine premier mourant: 50 000 + 100 000.
Calcul de la réserve du frère: 50 000 euros.
Dans la mesure où il y a suffisamment d'argent dans la succession pour combler la réserve de votre frère, alors il n'y aura pas, dans ce cas, d'indemnité de réduction.
Vous gardez la maison (100 000 euros valeur premier mourant) et votre frère prend les liquidités.
Même schéma pour le deuxième mourrant.
Très cordialement.