Chère madame,
Citation :
pour le notaire, je peux réclamer des loyers en vertu d'une jurisprudence et les rapporter à la succession (laquelle ?) mais pour les aides juridiques, je ne peux pas : ma demande serait refusée par le tribunal en vertu de l' obligation naturelle (article 205)qui existe - Pouvez vous m'indiquer qui a raison et en vertu de quels textes ? Je ne souhaite pas aller au tribunal pour une cause perdue d'avance
L'hébergement à titre gratuit du père de votre mari est en principe un avantage en nature susceptible d'être prise en compte dans la masse de calcul prévue par l'article 922 du Code civil et au titre duquel sont calculés les réductions susceptibles de porter atteinte à la réserve héréditaire.
Cette libéralité, indirecte, doit en principe être rapportée à la succession conformément à la lettre de l'article 843 du Code civil qui dispose que:
Citation :
Tout héritier, même ayant accepté à concurrence de l'actif, venant à une succession, doit rapporter à ses cohéritiers tout ce qu'il a reçu du défunt, par donations entre vifs, directement ou indirectement ; il ne peut retenir les dons à lui faits par le défunt, à moins qu'ils ne lui aient été faits expressément hors part successorale.
Cela étant, l'article 205 du Code civil met en place, non une obligation naturelle, mais bien une obligation civile: Les enfants doivent aliments à leurs parents lorsque ces derniers sont dans le besoin. Cette obligation impose aux enfants d'aider leurs parents.
A cette fin, quand bien même aucune décision judiciaire n'est intervenue et que le paiement effectué par votre mari était volontaire, il n'en reste pas moins que ces paiements étaient "obligatoires" dès lors que les conditions de l'article 205 du Code civil étaient bien réunis.
Ici, il semble bien que votre beau-père était dans le besoin et que l'article 205 du Code civil a dès lors touts vocation à s'appliquer.
En conséquence, il est effectivement alors très probable que cet hébergement à titre gratuit sera qualifié, non de donation indirecte, mais bien de paiement résultant de l'obligation édictée par l'article 205 du Code civil.
Ces sommes ne peuvent donc pas être rapportées à la succession.
Très cordialement.