Chère madame,
Citation :
Interrogée à ce sujet, ma belle-mère prétend que cet argent a été utilisé afin de réaliser des travaux dans leur maison, mais sans en apporter de preuves.
D'autant que si cet argent a effectivement servi à financer des travaux pour leur maison, donc dépendant la communauté conjugale, alors la communauté doit récompense à votre père à hauteur du financement des travaux, compte tenu de la plus-value que ces travaux ont généré pour le bien. L'argumentation ne tient donc pas vraiment.
Citation :
- le notaire chargé de la succession a-t-il une obligation vis-à-vis de cette question ?
Malheureusement non, et à vrai dire, il n'en a pas le pouvoir. Un notaire ne peut nullement enquêter. La banque peut éventuellement accepter de vous donner les relevés bancaires de votre père, et l'historique des opérations, mais elle n'y est pas obligée de façon amiable.
Citation :
- puis-je obliger ma belle-mère à fournir des preuves de ces travaux (factures et/ou relevés bancaires) ? Par quels moyens ?
Oui, c'est possible mais vous êtes obligée de prendre un avocat. De fait, c'est de lui dont vous avez ici besoin. Seul lui peut entamer une procédure pour remettre en cause le partage de la communauté telle que votre belle-mère semble vouloir l'établir; seul lui pourra "enquêter" et faire apparaitre l'existence d'un recel successoral.
Citation :
puis-je ou dois-je aller en justice, sachant que je n'ai aucune preuve à apporter ?
La procédure se déroulera en deux temps: D'une part, l'avocat peut demander en référé la production de certains documents propres à faire naitre un doute sur l'exactitude du partage de la communauté. Si cette démarche aboutit, vous pourrez alors aller "au fond" et exiger que cette somme soit réintégrée dans la succession.
Si cela n'aboutit pas, vous aurez toujours la possibilité d'arrêter "les frais" si je puis dire.
Citation :
dans ce dernier cas, à qui dois-je m'adresser (avocat spécialisé, quel tribunal...), et quels frais suis-je susceptible de devoir engager (i.e. le jeu en vaut-il la chandelle) ?
Su la question de savoir si le jeu en vaut la chandelle, tout dépend la valeur de la maison. Et si cette somme a servi effectivement à financer les travaux sur un bien commun, alors il faut savoir que seule la moitié de cette valeur sera réintégrée dans la succession.
S'agissant des frais, outre les frais d'avocat (surement pas moins de 3000 euros), il faudra ajouter des frais d'huissier et autres. Il est clair que tout ceci se réfléchit mais la première chose à faire sera tout de même de confier votre dossier à un avocat, ne serait-ce que pour qu'il établisse une stratégie et entame des premières démarches. Vous pourrez alors stopper si vous voyez que cela mènera forcément à un procès que vous ne voulez pas.
Très cordialement.