Bonjour,
l'usufruit porte sur 1/2 de tous les biens de communauté + 50 000€ de liquidités ?
L'usufruit porte sur la totalité des biens du défunt :
- les 250 000 euros de biens communs
- et la créance que doit la communauté au défunt.
On a donc au jour du décès un veuf qui obtient l'usufruit de 250 000 euros de biens et qui a envers la succession une créance de 50 000 euros. Le veuf est donc à la fois usufruitier et débiteur de la succession, il est donc usufruitier de sa propre dette.
Ensuite la manière dont la créance va être acquittée, c'est par défaut au libre choix des parties.
Si elles ne s'entendent pas, voici ce que dit le Code civil :
Si, balance faite, le compte présente un solde en faveur de la communauté, l'époux en rapporte le montant à la masse commune.
S'il présente un solde en faveur de l'époux, celui-ci a le choix ou d'en exiger le paiement ou de prélever des biens communs jusqu'à due concurrence
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006439858
les prélèvements s'exercent d'abord sur l'argent comptant, ensuite sur les meubles, et subsidiairement sur les immeubles de la communauté. L'époux qui opère le prélèvement a le droit de choisir les meubles et les immeubles qu'il prélèvera. Il ne saurait cependant préjudicier par son choix aux droits que peut avoir son conjoint de demander le maintien de l'indivision ou l'attribution préférentielle de certains biens.
Si les époux veulent prélever le même bien, il est procédé par voie de tirage au sort.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006440143
Donc pour acquitter la récompense due par la communauté au défunt, on commence par "prélever" (autrement dit transférer la propriété) des liquidités communes au profit des héritiers. Dans un tel cas, il n'y a pas vraiment d'intérêt à distinguer (civilement) entre "réclamer le paiement" et "prélever sur les biens communs". Ça revient au même.
En d'autres termes, sauf accord amiable, les 100 000 euros de liquidités communes de votre exemple deviennent la propriété des héritiers. Le veuf a l'usufruit de ces liquidités, les enfants la nue-propriété.
Et pour l'exemple 2, c'est pareil : le survivant, soit exige le paiement de sa récompense, soit opte pour le prélèvement. Et dans ce cas il commence par prélever ce qui lui est dû sur les liquidités communes, puis il choisit ce qui lui plaît sur les meubles communs, et si ça ne suffit pas il prélève son dû sur les immeubles.
Et si la communauté doit une récompense à chacun des deux époux, chacun d'eux peut prélever les biens qui lui plaisent, avec tirage au sort en cas de conflit.
Sur le plan fiscal, il y a à ma connaissance un intérêt à distinguer entre "demander le paiement" et "prélever sur les biens communs" même quand il est question de liquidités. En effet, le prélèvement sur les biens communs est un partage :
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006439864
Et il me semble le paiement de la récompense n'est pas considéré comme un partage, mais simplement l'acquittement d'une dette.
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Modératrice