Cher monsieur,
Citation :
Vous écrivez:
"Pour l'assurance-vie, votre frère sera bien en mal de contester quoi que ce soit. Les assurances-vie ne font pas partie de la succession dès lors que les primes ne sont pas manifestement excessives au regard du patrimoine de l'assuré"
N'y aurait-il pas, par hasard, un article de loi oublié mais non modifié, ou un vide juridique qui permettrait à mon frère de pouvoir contester???
Cela signifie-t-il que le montant des assurances-vie n'entre pas en ligne de compte pour le calcul de l'actif de succession et par conséquent pour celui de la quotité disponible pour mon père?
Le vide juridique est une invention des journalistes, et les "miracles judiciaires" avec des articles oubliés ne sont qu'un rêve d'avocat. La réalité est toute autre et la loi en la matière parfaitement claire:
C'est l'article L132-12 du Code des assurances qui dispose que:
Citation :
Article L132-12
Le capital ou la rente stipulés payables lors du décès de l'assuré à un bénéficiaire déterminé ou à ses héritiers ne font pas partie de la succession de l'assuré. Le bénéficiaire, quelles que soient la forme et la date de sa désignation, est réputé y avoir eu seul droit à partir du jour du contrat, même si son acceptation est postérieure à la mort de l'assuré.
Alors non, cela ne rentre pas dans la succession ni dans le calcul de la quotité disponible toujours sous réserve que les versements ne soient pas manifestement excessifs.
Citation :
" ce qui ne semble pas être le cas."
Voulez-vous dire que vous pensez que les primes versées par mon père restent dans des limites acceptables?
Y-a-t-il, pour un juge, "une proportion" acceptable du montant des primes par rapport au montant de la succession?
En fait, il n'y a pas de limite objective. Généralement, le juge statue en fonction de la normalité ou l'anormalité des versements.
Par exemple: Une personne âgée qui vend une grosse partie de ses biens pour les investir dans une assurance-vie n'ayant qu'un des fils comme bénéficiaire.
Ou encore, une personne qui arrivé à un âge avancé, réalise des placements très important en assurance-vie.
De fait, l'assurance-vie est réintégrée dans la succession lorsque des indices forts et concordants laissent à penser que le défunt a voulu frauder à des droits: Administration fiscale, ou réserve héréditaire d'un héritier.
Citation :
Sera-t-il toujours temps de le faire si mon père devient médicalement complètement sénile?
En quoi cela consiste-t-il au juste? Qui décide de la personne chargée alors de gérer les affaires de la personne ainsi protégée?
Tout dépend des mesures: Dans une tutelle, le tuteur fait tout ou presque. Dans une curatelle, le curateur peut accomplir les actes de la vie courante mais pas les actes importants sans l'accord du curateur.
Dans un cas comme dans l'autre, c'est le juge qui choisit le curateur en fonction des témoignages et de la volonté de votre père. Cela peut donc être vous ou en cas de refus du juge, une association spécialisée (UDAF notamment).
Citation :
y-aurait-il aussi un montant maximum acceptable pour les dons d'usage afin de rester dans la légalité?
Non, pas vraiment. C'est là aussi subjectif. Sachant que ces donations ne seront réduites que si elles portent atteinte à la réserve héréditaire de votre frère, ce qui n'est nullement rapporté ici.
Très cordialement.