Je rajoute des explications sur la masse de calcul des droits légaux du conjoint survivant. Elle résulte de :
Citation :
Article 758-5
Le calcul du droit en toute propriété du conjoint prévu aux articles 757 et 757-1 sera opéré sur une masse faite de tous les biens existant au décès de son époux auxquels seront réunis fictivement ceux dont il aurait disposé, soit par acte entre vifs, soit par acte testamentaire, au profit de successibles, sans dispense de rapport.
Le conjoint ne pourra exercer son droit que sur les biens dont le prédécédé n'aura disposé ni par acte entre vifs, ni par acte testamentaire, et sans préjudicier aux droits de réserve ni aux droits de retour.
Fin de citation
La difficulté d'application de cet article concerne les donations entre vifs faites au conjoint survivant, puisque le conjoint survivant étant un héritier spécial, il ne participe pas au partage à égalité sur la masse de partage incluant les rapports. Et que les donations au conjoint survivant sont prises sur la quotité disponible, donc non rapportables. Bref cette donation s'intègre telle à la masse de calcul ? La réponse semble venir du 758-6, qui dit que les libéralités, donc la donation entre vifs, s'impute sur les droits légaux. Pour l'imputer, il faut donc que la donation entre vifs soit dans la masse de calcul des droits légaux.
Un gros livre récent sur les successions en ma possession précise :
Citation :
Composition de la masse de calcul :
– les biens existant desquels on déduit les legs (sauf legs expressément rapportables ; il est ici rappelé que le legs est préciputaire en l’absence de disposition contraire) ;
– les donations en avancement de part successorale (consentie à un héritier acceptant y compris celles faites au conjoint lui-même*, mais également les testaments avec disposition expresse de rapport, dits « legs d’attribution ».
* Il s’agirait de toutes les donations consenties au conjoint qu’elles soient en avancement de part ou hors part successorale, c’est-à-dire rapportables ou non rapportables : P. CATALA, « Successions. – Conjoint successible. – Nature. Montant. Exercice », Jurisclasseur, Fasc. 10, janv. 2007, no 78 ; B. BEIGNIER, « Successions et libéralités – Le conjoint – », Lamy, étude 232, no27 ; Cass.civ., 8 févr. 1898, D. 1899. I. 153.
L'astérisque (on notera le conditionnel) provient à mon avis du fait de l'imputation ultérieure des libéralités sur les droits légaux.