Bonjour.
Citation :
Par défaut, les sommes données à votre mère sont des donations rapportables à la succession. Si elles excèdent la quotité disponible, votre mère devra restituer le surplus aux héritiers.
Justement, ici, elles ne sont pas rapportables à la succession, puisqu'elles ne sont pas faites à une héritière.
Elles sont réunissables à la masse de calcul de la réserve et de la quotité disponible, et c'est ce calcul qui permet de déterminer si elles sont excessives.
C'est a priori aux héritiers de trouver et prouver les donations, ce n'est pas à votre mère de les révéler à eux. Elle n'est pas héritière, donc elle ne peut être coupable de recel successoral (à moins qu'elle soit "instituée héritière" par un legs universel ou à titre universel ?). Votre mère n'a donc pas à leur donner des comptes, c'est à eux de faire les comptes.
Bien entendu, ils ont le droit de demander des comptes, aucune loi n'interdit de demander quoi que ce soit à qui que ce soit. Ne pas confondre "droit de demander" et "droit d'obtenir".
Concernant l'assurance-vie, elle n'a pas été "léguée". Ce n'est pas une libéralité, c'est un bénéfice. Pour que le bénéfice soit regardé comme une libéralité, il faut que les primes versées par le défunt soit "manifestement exagérées" (par rapport au patrimoine au moment des versements), ceci étant à l'appréciation du juge. C'est aux héritiers de déterminer quelles furent les primes versées. Si les primes versées sont requalifiées en libéralités, elles s'imputeront sur la quotité disponible.
Citation :
Les enfants doivent avoir un intérêt légitime pour contester les dons. Cela signifie qu'ils doivent prouver que le don a été fait de manière frauduleuse, abusive ou contraire aux intérêts de la succession. Ils doivent notamment prouver que le don a réduit leur part légale dans la succession.
Un don en soi n'est contestable que par l'incapacité du donateur. Une personne capable donne ce qu'elle veut à qui elle veut, sans contestation possible de la donation elle-même. J'ai du mal à voir ce que peut être une donation "frauduleuse" ou "abusive". Le fait qu'une donation à un tiers excède la quotité disponible ne la rend ni frauduleuse ni abusive. Elle est simplement réductible, les héritiers pouvant prétendre à une indemnité de réduction, leur permettant d'obtenir leur part de réserve, plutôt que leur part légale.