Chère madame,
Citation :
Dans le cadre de la succession de mon mari, je suis en train d'essayer de faire un partage sans aller au tribunal - je réclame la voiture qui appartenait à mon mari avant notre mariage - Or, le notaire de ma belle soeur demande à mon notaire s'il s'agit d'un bien propre ou d'un bien appartenant à la communauté - je dois faire attention à ma réponse concernant ce véhicule que je veux garder car il n y a pas lieu de poser cette question dans la mesure où j'ai les 3/4 des biens - Pensez vous SVP que le notaire de la partie adverse peut avoir une possibilité de contourner cette régle des 3/4 (peut être en usant du droit des contrats comme il l'a déjà fait pour des loyers réclamés en parlant de prets à usage et en réfutant la donation rapportable ou en invoquant un droit de priorité de ma belle soeur dans la mesure ou il s'agit d'un bien propre de mon mari ou une autre possibilité.....)?
Non, théoriquement, il n'est pas possible de contourner la règle des trois quarts mais il n'est pas non plus exact de penser que le fait que les biens soient propres ou communs n'a aucune incidence sur la succession, au contraire.
Pour rappel: Vous avez droit à la moitié de la communauté (hors succession) plus les trois quarts du patrimoine du défunt.
Si vous amoindrissez le patrimoine commun, en déclarant que des biens sont propres alors qu'ils sont en réalité communs, alors vous diminuez corrélativement votre succession.
Par exemple: Patrimoine commun de 200 000 euros. On divise la communauté en deux: 100 000 euros pour vous et 100 000 euros dans la succession. Vous avez droit à trois quarts ce qui fait qu'au final vous aurez: 175 000 euros (100 000 plus 75 000 euros).
Admettons maintenant que la communauté soit composée de 150 000 euros, et que votre mari ait 50 000 euros de biens propres.
On divise la communauté en deux soit 75 000 euros pour vous. Puis vous avez droit à trois quarts du patrimoine de votre mari (qui est ici de 125 000 euros) soit: 93 750 euros.
On ajoute vos 75 000 euros de la communauté: 168 750.
Ainsi, vous perdez 6250 euros.
En conséquence: Il en va de votre intérêt de déclarer que le bien est commun.
Néanmoins, une telle déclaration serait illégale puisqu'en réalité il s'agit bel et bien d'un bien propre de votre mari puisqu'il l'a acquis avant mariage.
Très cordialement.