Bonjour.
Pouvez-vous nous confirmer le sort du prix de vente ?
Quel % du prix de vente vous avez perçu sur votre compte personnel préexistant ?
Quel % du prix de vente votre mère a perçu sur son compte personnel préexistant ?
Quel % du prix de vente a été placé sur le compte créé spécialement ?
Normalement, il y a trois possibilités :
1) Celle prévue par défaut par la loi (article 621 alinéa 1er du code civil) :
Citation :
En cas de vente simultanée de l'usufruit et de la nue-propriété d'un bien, le prix se répartit entre l'usufruit et la nue-propriété selon la valeur respective de chacun de ces droits, sauf accord des parties pour reporter l'usufruit sur le prix.
Vous recevez la pleine propriété d'une somme d'argent correspondant à la valeur de votre nue-propriété ;
Votre mère reçoit la pleine propriété d'une somme d'argent correspondant à la valeur de son usufruit.
C'est bien entendu la solution la plus simple à privilégier.
2) Report de l'usufruit sur le prix en tant que quasi-usufruit
L'usufruit sur une somme d'argent s'appelle le quasi-usufruit, c'est le droit de dépenser cet argent charge à vous le restituer à son décès.
Votre mère récupère l'intégralité du prix de vente, et doit vous le rembourser à son décès.
Cette solution nécessite obligatoirement* une convention de quasi-usufruit, car étant héritier de l'usufruitière, cette restitution ne peut se réaliser concrètement que par la mise au passif de sa succession, dans la déclaration de succession, la somme qu'elle avait reçue en quasi-usufruit.
Or fiscalement, l'argent dont elle avait l'usufruit est fiscalement réputé lui appartenir en pleine propriété, sauf preuve contraire. La convention permet d'apporter la preuve autorisant de porter ce montant au passif de sa succession (diminuant les droits de succession à payer).
A mon avis, c'est la solution la plus lourde, avec des frais pour la rédaction de la convention.
* sauf si vous renoncez à sa succession, vous n'êtes plus héritier, mais vous restez son créancier (donc créancier de sa succession, qui sera composée des nouveaux héritiers suite à votre renonciation)
3) Report de l'usufruit sur le prix avec placement sur un compte démembré (nue-propriété / usufruit) (rapportant des revenus).
C'est l'intégralité du prix de vente qui doit être placé, pas seulement sa part du prix correspondant à l'usufruit ! Puisque l'idée, c'est de remplacer l'usufruit sur le bien par l'usufruit sur ce en quoi le bien s'est subrogé, à savoir le prix de vente.
Le capital vous appartient (en nue-propriété) (comme la maison vous appartenait en nue-propriété).
Votre mère usufruitière perçoit les revenus de cet argent, puisqu'elle est usufruitière du capital. Mais elle ne doit pas entamer le capital. A son décès, l'usufruit sur le compte s'éteint et vous récupérez le capital vous appartenant.
Ce qui ne va pas dans votre premier message, c'est ceci :
Citation :
ouvrir un compte d'usufruitier à la banque pour y mettre la part d'usufruit de ma mère
Cela n'a aucun sens...
Notez que si c'est qu'une fraction du bien qui était démembré (par exemple votre mère pleine propriétaire d'un moitié* du bien du couple de vos parents, et usufruitière de l'autre moitié du bien dont vous avez hérité en nue-propriété), votre mère doit percevoir la fraction du prix correspondant à sa part de pleine propriété, et les solutions 1, 2 et 3 ne concernent que la fraction du prix correspondant à la fraction du bien dont elle avait l'usufruit.
* ou d'autres proportions suite à donation entre époux