Qui croire ?
Le SPF a raison lorsqu’il dit que le cadastre ne fait pas foi. Il faut entendre par là que ce n’est pas au cadastre qu’il faut aller chercher un titre de propriété mais au service de la publicité foncière qui tient à jour tous les les actes portant sur la propriété foncière.
Le voisin a raison lorsqu’il dit qu’il est propriétaire de son tronçon de chemin mais il a tort lorsqu’il dit qu’il fait ce qu’il veut. Il ne fait pas ce qu’il veut. Il y a un chemin, c’est un fait, et manifestement tous les riverains ont le droit de passer sur ce chemin. Il ne peut interdire le passage à l’un des riverains mais il est en droit d’obliger les autres riverains à entretenir les portions de chemin dont ils sont propriétaires. S’il y a conflit, il faut régler le conflit. Si l’on n’y parvient pas à l’amiable, il faut s’adresser aux tribunaux dont la première raison d’être est le règlement des litiges.
Ce qui est plus étonnant est l’affirmation du clerc de notaire. Si, les actes publiés font foi. En fait, il semble que les actes publiés ne renseignent pas suffisamment sur les droits et obligations des différents riverains en ce qui concerne le chemin.
Le cadastre est à la base un document fiscal et c’est dans un but fiscal qu’a été décidé l’élaboration du cadastre napoléonien. Mais il est plus qu’un document fiscal. C’est un document indispensable à la publicité foncière parce que tous les titres de propriété se réfèrent obligatoirement au cadastre.
Si vous voulez savoir qui est propriétaire à endroit précis, il faut identifier le numéro de parcelle de cet endroit. Ce peut se faire au moyen d’un téléphone portable et d’une application GPS. Cette application vous donnera les coordonnées géographiques du point où vous êtes et le plan cadastral vous indiquera le numéro de la parcelle correspondant à ces coordonnées. Ensuite c’est le fichier immobilier qui renseignera sur l’identité du propriétaire de la parcelle.
Avec les informations que vous donnez, je comprends que les divers tronçons du chemin sont inclus dans des parcelles différentes appartenant à différents propriétaires. Les actes de propriété relatifs à ces différentes parcelles devraient indiquer des droits et obligations en ce qui concerne le chemin. Il y a eu une certaine négligence dans la rédaction de ces actes depuis 1794. Cela peut arriver.
Ces droits et obligations résultent semble-t-il de l’existence d’une chemin d’exploitation.
Sous le lien suivant un arrêt de cour d’appel explique bien ce qu’est un chemin d’exploitation :
https://consultation.avocat.fr/blog/patricia-hirsch/article-31259-chemin-d-exploitation.html.
Comme le fichier immobilier ne fait apparaître aucune servitude mais que des actes notariés anciens mentionnent un chemin d’exploitation, vous pouvez faire établir, en justice si nécessaire, l’existence de ce chemin et les droits et obligations qui en résultent. Pour qu’à l’avenir tout soit clair pour tout le monde, il serait souhaitable que tous les riverains fassent dresser un acte notarié par lequel il reconnaissent l’existence du chemin d’exploitation et qu’ils le fassent publier. Si nécessaire, cette reconnaissance peut être établie par une décision de justice qui sera publiée ce qui aura évidemment un certain coût.
Cela ne réglera pas le problème des indésirables. Pour empêcher n’importe qui de passer, je ne vois pas d’autre moyen qu’installer un portail. C’est possible s’il y a consensus mais quasiment impossible dans le cas contraire.