Bonsoir à tous,
Merci pour vos réponses, je ne pensais pas que le sujet ferait couler autant d'encre..
Après vous avoir lus, il me semble que le problème repose sur une question et une seule : le I de l'article 18 de la loi, dont j'ai fait état avec l'article 14 dans ma mise en demeure comme dans mon post. Littéralement:
Citation :
-Indépendamment des pouvoirs qui lui sont conférés par d'autres dispositions de la présente loi ou par une délibération spéciale de l'assemblée générale, le syndic est chargé, dans les conditions qui seront éventuellement définies par le décret prévu à l'article 47 ci-dessous :
[...]
-d'administrer l'immeuble, de *pourvoir* à sa conservation, à sa garde et à son entretien et, en cas d'urgence, de faire procéder de sa propre initiative à l'exécution de tous travaux nécessaires à la sauvegarde de celui-ci ;
La question est :
pourvoir à la conservation d'un immeuble implique t'il de :
- solliciter et donner l'accès à un ou des professionnels pour qu'ils se prononcent sur les causes d'un désordre, proposent une solution, et un devis chiffré
- inscrire la question en AG avec les devis à l'appui pour qu'elle prenne une décision (articles 13 et 11 du décret de 1967)
après qu'un copropriétaire signale un désordre, et obtienne de surcroît une expertise judiciaire (la mienne est bien judiciaire, ordonnée en référés) qui corrobore ce qu'il dit ?
Ma réponse personnelle est OUI.
Tout repose sur ce qu'il faut comprendre par
pourvoir dans sa forme transitive indirecte, dans ce texte. Mais pour m'en tenir au Larousse:
"Mettre tout en œuvre, et en particulier, donner les moyens nécessaires pour qu'une action soit remplie, un besoin satisfait : Cela sera fait, nous y pourvoirons."
Je suis désolé, mais au vu de cette définition mon syndic n'a pas pourvu - pas du tout, puisqu'il n'a absolument rien fait.
Ce n'est pas à moi à faire établir les devis ni dire comment le problème doit être résolu pour une raison très simple : je n'ai PAS accès aux archives du syndicat, et aucun texte ne me donne ce droit. Je ne sais ni comment le bâtiment a été fait, ni ce que disent ses plans d'exécution, ni les matériaux qui le composent, ni quel est l'historique des travaux qui ont été faits avant que je devienne copropriétaire, ni quels sont les contraintes techniques qui pèsent sur telle ou telle partie commune.
En revanche, le syndic a accès à tout cela, en plus de pouvoir prétendre à un accès direct aux parties du bâtiment concernées (article 9 de la loi), et exerce les pouvoirs de maître d'ouvrage jusqu'à réception des travaux (article 9 de la loi).
C'est ce que m'a conseillé mon deuxième avocat : ne surtout pas me mêler de présenter des devis portant sur des parties dont je ne suis pas maître d'ouvrage, s'ils sont techniquement incompatibles avec le bâtiment par manque de connaissance ce peut être un motif valable pour l'AG de les refuser sans qu'elle ait à se justifier. Et si je pars en procès sur cet argument, je vais découvrir la vraie raison durant la mise en état, et ça va me péter à la figure. Selon lui, les devis ne sont pas mon affaire, c'est au syndic à s'en charger, et au visa du 18 I de la loi, je pense qu'il a raison.
Le syndicat est responsable des dommages causés aux copropriétaires ou aux tiers ayant leur origine dans les parties communes, sans préjudice de toutes actions récursoires (article 14 de la loi de 1965). Et il se trouve que j'ai bien subi un dommage, en plus d'un trouble de jouissance. Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer (C.Civ 1240). Syndicat, répare ton dommage, et replace-moi dans mon état avant dommage. Syndic, pourvoit à la conservation de ton immeuble comme te le commande le 18 I de la loi, si tu l'avais fait il n'y aurait pas eu de dommage, et si tu ne le fais pas il continuera à y avoir dommage. Comment faire, ce n'est pas mon problème, c'est le syndicat qui est maître d'ouvrage, et c'est toi qui est son représentant moral du syndicat.
Ensuite, rien ne m'empêche effectivement de demander l'inscription de deux questions à l'ODJ de la prochaine AG, mais avec des projets de résolution limités :
1) "L'assemblée générale décide d'engager les travaux d'étanchement relatifs aux lots xxx et yyy"
2) "L'assemblée générale donne mandat au syndic pour faire expertiser les parties communes touchées, et obtenir des devis de travaux qu'il devra soumettre à la prochaine assemblée générale à intervenir pour approbation".
le tout dans une LRAR dont je demande l'annexion à la convocation à titre de projet de résoution (article 10 du décret), et qui précise bien que l'étanchement est UNE solution que je suggère, sans préjudice pour l'assemblée générale de décider autre chose. Mais pas de devis.
Je vais m'arrêter là pour ce soir.. on est le 24 au soir, et comme beaucoup, j'ai la tête bien ailleurs pour le moment !
Je veux bien reprendre la discussion plus tard si c'est nécessaire, ce que revêt le verbe "pourvoir" dans l'article 18 I est lourd de conséquences, et m'intéresse.
Je vous souhaite un bon réveillon en attendant.