Cher monsieur,
Citation :
Ma question est la suivante: je me trouve face à des réponses qui me semblent contradictoires sur le Web.
D'une part des sites précisent que des colocataires sont de fait caution solidaires l'un de l'autre: donc sans même avoir besoin d'une mention manuscrite sur le contrat tel que le prévoit pourtant la loi.
Et d'autre part, certaines réponses sur le Web précisent qu'il existe des jurisprudences (Cour de Cassation / Chambre civile 3 / Audience publique du 8 mars 2006 / Cassation partielle. / N° de pourvoi : 05-11042) qui confirment la nullité d'une caution solidaire dans un bail en l'absence de cette fameuse mention manuscrite faite par la ou les caution(s).
En fait, ces deux réponses ne sont pas contradictoires mais ne visent en réalité pas la même chose.
-Votre amie n'est en fait pas confrontée à un cautionnement solidaire "classique", pour lequel effectivement, l'absence de la mention manuscrite exigée par la loi du 6 juillet 1989 entrainerait la nullité (confère jurisprudence de votre deuxième réponse).
Votre amie se retrouve en fait dans la situation d'un débiteur solidaire (elle n'était pas un tiers mais bien un partie au contrat. Elle n'est donc pas caution mais bien débiteur). Dans la mesure où la dette a été engendrée par son ex colocataire, votre amie est responsable (en tant que débiteur solidaire) mais peut se retourner ensuite contre son ex-amie conformément à l'article 1215 du Code civil qui dispose que:
Citation :
Article 1215 du Code civil
Dans le cas où le créancier a renoncé à l'action solidaire envers l'un des débiteurs, si l'un ou plusieurs des autres codébiteurs deviennent insolvables, la portion des insolvables sera contributoirement répartie entre tous les débiteurs, même entre ceux précédemment déchargés de la solidarité par le créancier.
Mais attention, ceci ne vaut qu'à certaines conditions. En effet, votre amie n'est responsable se l'autre colocataire qu'entre le moment où elle a déposé son préavis, et l'échéance du bail (soit au terme des trois années). Le renouvellement du bail, ou sa prorogation ne sont pas opposables à votre amie dans la mesure où elle n'y a pas consenti.
Très cordialement.