Cher monsieur,
Cher monsieur,
Citation :
Dans la mesure on nous étions tous les 2 seuls colocataires de l’immeuble appartenant
A la SCI, suis-je fondé à lui réclamer sa quote part sur les loyers versés entre 12/2009
Et 04/2002, date de son départ, ainsi que sa quote part sur la taxe d’habitation, car c’est moi seul qui versait le loyer et payait la taxe d’habitation ?
C'est bien là une question délicate pour laquelle je peux tout de même vous apporter quelques éléments de réponse.
Dans le cadre du partage d'un régime séparatiste, il existe un problème fondamental qui réside dans le caractère ou non libéral de certaines dépenses.
En effet, lorsque vous contribuez en versant une somme au bénéfice de madame (impôt, taxes, loyers etc), cette valeur peut tout à la fois revêtir le caractère d'une libéralité i.e une donation: Vous avez payé l'intégralité du loyer pour faire plaisir à votre femme ou bien parce que c'était la contrepartie de votre organisation de vie de couple.
Au contraire, cette valeur peut être dénuée de toute intention libérale: Il s'agit alors d'un "prêt indirect" et on parle alors de créance entre époux.
Tout se joue donc sur l'interprétation qu'ont les juges de la lettre de l'article 894 du Code civil qui dispose que:
Citation :
La donation entre vifs est un acte par lequel le donateur se dépouille actuellement et irrévocablement de la chose donnée en faveur du donataire qui l'accepte.
En la matière, la jurisprudence est importante mais elle traduit tout de même l'idée que la qualification du versement est une affaire d'espèce, donc de fonds.
L'on peut tout de même la résumer ainsi: Lorsqu'un versement est très important (dépense d'amélioration par exemple) ou lorsqu'il traduit l'idée d'une vie future en commun (acquisition d'un immeuble), alors la dépense n'est généralement pas assimilée à une libéralité. Celui qui a trop "versé" au profit de l'autre a donc droit à remboursement.
Au contraire, lorsque la dépense s'organise dans le cadre d'une gestion courante (loyer, alimentation, usages quotidiens), alors la dépense est une libéralité. Le but étant somme toute assez simple: Il s'agit de faciliter le partage en ne mettant pas toutes les dépenses sur la table.
Il s'ensuit que les dépenses de loyer et de taxe d'habitation seront probablement assimilées à une donation de votre part et donc n'ouvriront pas droit à remboursement. Mais la réponse n'est pas certaine.
Très cordialement,
En vous remerciant pour votre confiance.