Bonjour,
Citation :
La maison et les parcelles associées sont occupées de manière continue depuis les années 80. La clôture existante est à cette place depuis plus de 30 ans, et le terrain a toujours été entretenu (tondu, débroussaillé etc).
A première vue, les conditions de la prescription acquisitive énoncées à l’article 2261 du code civil sont réunies : une possession continue et non interrompue, paisible, publique, non équivoque et à titre de propriétaire depuis au moins trente ans.
Les deux hypothèses suivantes sont à étudier.
1. Vous avez acquis la surface litigieuse par prescription.
Il vous appartient alors d’opposer cette prescription à la communauté de communes nouvellement propriétaire. Si elle entreprend de prendre possession de la surface litigieuse contre votre gré, il vous faudra introduire un référé possessoire. La représentation par avocat est obligatoire. Ensuite il appartiendrait à la communauté de communes d’introduire une instance sur le fond pour revendiquer sa propriété et vous auriez en défense à prouver l’acquisition de la propriété par prescription. Le plus difficile serait d’apporter la preuve de l’ancienneté de la possession.
Le procès verbal de bornage porte sur la position de la limite entre les deux propriétés telles qu’elles sont définies par les actes. Signer le procès verbal vaut acceptation du tracé proposé par le géomètre. Il ne vaut pas renonciation à revendiquer une acquisition d’une partie de terrain par prescription.
Si la prescription était acquise à la date d’achat du terrain par la communauté de communes, la question de l’appartenance au domaine public de la surface litigieuse ne se pose pas.
La solution proposée par la communauté de commune n’est pas acceptable parce qu’elle revient à vous faire acheter se dont vous êtes déjà propriétaire.
Bien entendu, il ne faut pas exclure d'emblée une solution amiable par laquelle la communauté de communes admettrait la situation de fait actuelle qui pourrait être régularisée à vos frais soit par une modification du tracé de la limite soit par une division parcellaire. Les conseils d'un avocat pourraient vous être précieux. En attendant, mieux vaudrait sursoir à la signature du procès verbal de bornage.
2, La prescription n’est pas acquise.
En ce cas, la proposition de la communauté de communes est intéressante parce qu’elle est la seule solution envisageable pour conserver la possession de la partie de terrain litigieuse. En ce cas il faudra prévoir une modification de la limite parcellaire ou une division parcellaire par les soins d’un géomètre dont les frais seraient à votre charge.
Puisque c’est la communauté de communes qui vous propose l’achat, c’est que le terrain que vous lui achèteriez n’est pas inclus dans le domaine public.