Bonjour,
Il y a deux types de marché, le marché au forfait défini à l’article 1793 du code civil et le marché au métré qui se définit a contrario.
Un marché forfaitaire est un contrat par lequel les parties s’engagent sur un prix final, le métré et les prix unitaires n’étant mentionnés sur le devis que pour information.
Un marché au métré est un contrat par lequel les parties s’engagent sur des prix unitaires, la quantité et le total qui en résulte n’étant mentionnés sur le devis que pour information.
Les marchés de travaux passés par les particuliers sont presque toujours des marchés à forfait parce que c’est ce type de marché qui apporte la plus grande sécurité juridique. En pratique les marchés au métré ne sont conclus que lorsqu’il est impossible de prévoir avec certitude avant le début des travaux quelle sera la quantité de travail et de matériaux à fournir.
Cela dit, ce sont les termes du contrat qui déterminent les obligations respectives des parties, les dispositions du code civil n’étant jamais que supplétives. Les termes du contrat figurent soit en marge ou au dos du devis soit dans un document distinct, conditions générales de vente ou cahier des clauses administratives, approuvé par le maître de l’ouvrage.
Le plus vraisemblable est que le marché initial soit forfaitaire : l’artisan s’est engagé à construire un ouvrage sur les plans que vous lui avez remis pour un certain prix. L’ouvrage terminé, vous lui devez ce prix. Mais c’est tout de même à vérifier.
La réponse abrupte donnée par votre service juridique « L'artisan doit facturer le m2 réel » ne veut pas dire grand-chose parce qu’elle suppose un marché au métré alors que vous avez plus probablement passé un marché forfaitaire.
La facture reçue est peut-être discutable sur d’autres fondements que les seuls termes du contrat. Le professionnel a un devoir de conseil et le contrat doit être conclu et exécuté de bonne foi. Si l’artisan a sciemment multiplié par deux les quantités ou le temps de travail, il y a tromperie envers le client et vous êtes en droit de réclamer une diminution du prix. Mais ce peut être simplement une erreur. Certains artisans sont incapables de faire un métré exact et ce n’est pas toujours au détriment du client. Si l’erreur est grossière et à votre détriment, il y a un vice du consentement qui vous donne droit à une diminution du prix.
Entre votre mesure, 37 m², et celle de l’artisan, initialement 68 m² ramenés à 52, il y a matière à discuter. Sans s’arrêter au seul métré, il faudrait comparer avec le prix qu’aurait proposé un autre entrepreneur pour savoir si ce que vous demande votre artisan est extravagant.
En demandant une augmentation de la pente de la charpente, après passation du marché, vous ayez modifié unilatéralement les clauses du contrat. L’artisan n’était pas obligé d’accepter et, s’il acceptait, le marché étant forfaitaire, il n’était pas obligé d’accepter une baisse du prix. Il aurait fallu renégocier avant et non après. L’article 1794 du code civil prévoit tout de même une résiliation d’un marché à forfait en cours de chantier à l’initiative du maître de l’ouvrage : vous pouvez unilatéralement diminuer la quantité de travail donnée à l’entrepreneur mais à condition qu’il n’y perde rien, c’est à dire que la marge nette qu’il escomptait ne soit pas diminuée.
Citation :
oui le contrat engageait à réaliser 68m2, pas 37.
Je ne crois pas que vous ayez acheté des m² de bois. Le contrat obligeait l'entrepreneur à construise l'extension dessinée sur les plans que vous lui a avez remis.