Chère madame,
Citation :
Vous dites que ce n'est pas une question de liberté d'expression ni de proportionnalité. Pourquoi? Dans mon sujet le gérant invoque la liberté du commerce et de l'industrie, la liberté d'expression, et le principe de proportionalité.
J'ai donc besoin de savoir précisemment pourquoi il n'est pas question de tout ça ici, afin de mieux pouvoir "démonter" ses arguments.
Quelle est ce principe de proportionnalité? Je n'arrive pas à voir le rapport avec le sujet, peut être ai-je une mauvaise définition, en quoi consiste t-il exactement?
Si c'est un cas pratique, il convient de bien distinguer la réalité pratique, et la question théorique du cas.
Je vous renvoie alors à la jurisprudence rendu au visa de l'article 544 du Code civil à propos des troubles anormaux de voisinage.
Les troubles anormaux de voisinage sont applicables lorsque:
L'exercice même du droit de propriété devient générateur de responsabilité lorsque le trouble qui en résulte pour autrui dépasse la mesure des obligations ordinaires du voisinage: Cass. 2ème civ, 24 mars 1966: D. 1966, 435.
Pour les troubles liés au bruit, la jurisprudence est en la matière abondante.
Il y a donc bien ici trouble anormal de voisinage. Les questions purement théoriques telles que l'application de la liberté de commerce et d'industrie sont des questions universitaires qui, si elle m'intéresse, ne sont pas de mon ressort dans mon travail sur ce site internet. En outre, j'aime trop les études de droit pour me permettre de réaliser le travail à la place de l'étudiant.
Toutefois pour vous aider, il s'agit de confronter deux grands principes: Le principe d'interdiction des troubles anormaux de voisinage découlant du droit de propriété, et le principe de liberté du commerce et de l'industrie.
Le conseil constitutionnel a semblé reconnaître la valeur constitutionnelle du principe de liberté du commerce et de l’industrie dans sa décision du 30 octobre 1981, monopole de la radiodiffusion.
Toutefois ce principe, bien qu'ayant force constitutionnelle, peut faire l'objet de certaines restrictions rendues nécessaires par l'ordre public à condition toutefois, de ne pas lui porter une atteinte disproportionnée: Arrêt Benjamin (CE, 19 mai 1933)
Le principe de proportionnalité est donc une condition de la limitation du principe de liberté de commerce et de l'industrie.
Toute la question dans votre cas, est donc de savoir si la sanction (condamnation à cesser le trouble) est proportionnelle à la gravité de l'atteinte engagée à l'égard des voisins. Le réponse est oui en raison de la protection de la propriété privée qui est un droit "inviolable et sacré" (Voir DDHC).
Très cordialement.