Cher monsieur,
Citation :
mes questions sont :
- sachant que je me suis effectivement connecté au serveur de la societé plus d'un an apres mon licenciement.
cette accusation, encore faut il le prouvé, peut elle avoir un impacte sur le dossier de prudhomme en cours ?
La réponse est négative.
Si vous arrivez à démontrer l'absence de cause réelle et sérieuse alors vous avez droit à vos dommages et intérêts pour licenciement abusif.
Les faits d'intrusion dans le système informatique, dans la mesure où ils sont postérieurs au licenciement ne relèvent d'ailleurs pas du conseil des prud'hommes, dans la mesure où ils sont sans lien avec votre licenciement.
Citation :
meme si dans le principe, ce que j ai fais peut etre interpreté comme grave, mais n'ayant eu aucune effraction informatique, l'accusation est elle viable pour aller jusqu'au depot de plainte, pouvant entrainer un proces en penal ?
La réponse est affirmative.
En effet, conformément à l'article 323-1 du Code pénal:
Citation :
Article 323-1 du Code pénal:
Le fait d'accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d'un système de traitement automatisé de données est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende.
Lorsqu'il en est résulté soit la suppression ou la modification de données contenues dans le système, soit une altération du fonctionnement de ce système, la peine est de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende.
L'adverbe « frauduleusement » indique que, pour que le délit de l'article 323-1 soit constitué, il ne suffit pas que l'agent ait commis l'intrusion dans le système informatique, il faut encore qu'il y ait ce dol spécial que l'on appelle la fraude.
Que faut-il entendre par là ?
Tous les commentateurs s'accordent à admettre qu'il ne peut s'agir de l'intention de nuire : celle-ci n'est pas nécessaire. Mais tous sont également d'accord pour modeler l'interprétation de cet adverbe sur celle que donne la jurisprudence de la fraude dans le délit de vol : commet un vol celui qui, en s'emparant de la chose d'autrui, veut en usurper la possession et agit ainsi à l'insu ou contre le gré du propriétaire (A. Vitu, Droit pénal spécial, t. 2, no 2242).
Ainsi il y a accès ou maintien frauduleux lorsque l'agent a su qu'il agissait sans droit, qu'il n'était pas autorisé ou encore qu'il agissait contre le gré du maître du système, mais aussi de l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 5 avril 1994 qui vise le maintien dans des systèmes « sans droit et en connaissance de cause ». La fraude consiste donc dans la connaissance par l'agent de l'absence de droit à accéder au système ou à s'y maintenir et, par conséquent, qu'en agissant ainsi, il usurpe un droit qu'il n'a pas.
En synthèse: Vous risquez effectivement une poursuite devant le tribunal correctionnel, mais si votre intrusion n'a causé aucun préjudice à votre employeur, vous avez tout intérêt à continuer votre action devant le CPH: Vous avez davantage, à mon sens, à y gagner.
Très cordialement.