Cher monsieur,
Citation :
Nous savons que cette dernière à le statut de salarié protégé et ne peut être licencier durant les 4 semaines suivant son retour de congés maternité.
Est-ce que le fait de ne pas lui confier l'enfant (il serait confié à la seconde nourrice avec un nouveau CDD avant signature d'un CDI à terme) vaut licenciement ?
En fait, c'est un peu plus compliqué que cela. Le licenciement n'existe pas en matière d'assistant maternel. On parle en ce cas de "retrait de l'enfant". Le retrait de l'enfant est donc bien un licenciement, mais un licenciement spécifique aux assistantes maternelles.
Conformément à l'article 16b de la convention collective nationale des assistants maternels du particulier employeur du 1er juillet 2004
Citation :
b) Dispositions particulières
La maternité de la salariée ne peut ^etre le motif du retrait de l'enfant.
Pendant le congé de maternité, dans l'intér^et de l'enfant et compte tenu des spécificités de la profession, notamment celles liées à l'agrément, employeur et salarié s'informent de leurs intentions quant à la poursuite du contrat, avec un délai de prévenance de 1 mois au minimum avant la fin du congé de maternité de la salariée sous réserve de l'application des dispositions du premier alinéa de l'article L. 122-25-2 du code du travail (arrêté du 17 décembre 2004, art. 1er).
Or, l'article L122-25-2 du Code du travail dispose que:
Citation :
Aucun employeur ne peut résilier le contrat de travail d'une salariée lorsqu'elle est en état de grossesse médicalement constaté et pendant l'intégralité des périodes de suspension du contrat de travail auxquelles elle a droit en application de l'article L. 122-26, qu'elle use ou non de ce droit, ainsi que pendant les quatre semaines qui suivent l'expiration de ces périodes. Toutefois, et sous réserve d'observer les dispositions de l'article L. 122-27, il peut résilier le contrat s'il justifie d'une faute grave de l'intéressée, non liée à l'état de grossesse, ou de l'impossibilité où il se trouve, pour un motif étranger à la grossesse, à l'accouchement ou à l'adoption, de maintenir ledit contrat.
En conséquence, vous ne pouvez pas retirer l'enfant dans les 4 semaines qui suivent l'expiration du congés maternité de votre assistante maternelle sauf si la salarié est d'accord bien évidemment.
Citation :
Comment puis-je réaliser cette opération sans prendre de risque juridique ?
Cela n'est guère possible. En effet, le risque est que le "licenciement" soit annulé ce qui a pour conséquence que vous devrez reprendre la salarié, lui verser des dommages et intérêts pour tous les salaires qu'elle n'a pas touchés et licenciement alors la nouvelle assistante maternelle.
Dans le cas où l'ancienne assistante maternelle n'opterait pas pour la réintégration, elle devra alors obtenir des dommages et intérêts couvrant tout le manque à gagner du fait du licenciement ce qui peut représenter à minima 6 mois de salaire.
Très cordialement.