Chère madame,
Citation :
En janvier 2009, ma structure associative intègre le comité du tourisme de la Réunion (transfert en l'état de nos contrats).
Quand je pars en congé sabbatique en Mai 2009, j'ai toujours mon contrat de travail d'origine qui date de 2002 . Je reviens en mai 2010, je reprends mon travail en tant que chargée de mission sans équipe sous ma hiérarchie avec la même rémunération, et sans signer un nouveau contrat. En effet, les nouveaux contrats ne sont pas signés en attente de la nouvelle gouvernance (liée au changement politique à la Région en mars dernier) prévue en juillet prochain.
La gouvernance actuelle me demande depuis mai dernier de venir travailler au siège et donc de faire 3 à 4 heures de route par jour, heures de transport non comptées dans mon temps de travail. Mon lieu de travail effectif a donc changé. Je le signale régulièrement sans retour positif.
Suis-je dans mon droit de revendiquer le même lieu de travail qu'avant mon départ en congé sabbatique ?
Lors de la conclusion du contrat de travail, l'employeur et le salarié peuvent convenir précisément du lieu de travail du salarié, en stipulant la ville, voire l'adresse précise où le travail devra s'effectuer. Ils peuvent, à l'inverse, convenir d'une absence de localisation du travail et souscrire à cet effet une clause de mobilité.
La clause de mobilité insérée dans un contrat de travail a pour objet d'écarter toute localisation du travail et de poser le principe d'une affectation possible du salarié en différents lieux pour les besoins du service. Elle permet un changement d'affectation du salarié, sans que le contrat soit modifié.
Elle peut être plus ou moins circonscrite et prévoir la mobilité du salarié au plan d'une région, au plan national ou international. Pour valoir consentement du salarié à sa mobilité professionnelle, cette clause doit toutefois être suffisamment précise.
En cas de litige sur l'existence ou non d'une clause de mobilité, l'interprétation du contrat relève du pouvoir d'appréciation souverain des juges du fond.
La liberté de l'employeur de décider de la mutation du salarié en application d'une clause de mobilité, comporte toutefois plusieurs limites :
- cette clause ne doit pas permettre d'imposer au salarié un changement de son domicile ;
- sa mise en œuvre doit être justifiée par l'intérêt de l'entreprise. Elle ne doit être ni abusive (s.), ni discriminatoire.
Synthèse: Vous ne pouvez pas exercer de recours à l'encontre du changement de lieu de travail. En effet, dans la mesure où votre contrat contient une clause de mobilité, alors l'employeur est libre de changer votre affectation à condition que cela soit justifiée par l'intérêt de l'entreprise. Dans la mesure où l'on vous demande de venir travailler sur le siège, alors on peut valablement considérer que celle n'est pas contraire à l'intérêt de cette dernière.
Citation :
La nouvelle gouvernance devrait me soutenir dans ma demande de retour à Saint-Pierre. Mais le syndicat à la demande des salariés de saint-pierre pourrait défendre l'idée du manque de bureaux. J'ai été en effet remplacée par 2 personnes en CDD jusqu'en décembre 2010 qui occupent mon bureau.
Je l'espère bien pour vous. Il est vrai que cette décision, bien que légale, n'a pas l'air très compréhensible apparemment.
Très cordialement.